Et si tu bloquais tes sorties de secours ?

Parce que grandir, c’est parfois arrêter de fuir.

Imagine que tu es dans une pièce. Elle est confortable, familière. Mais dès que la température monte, dès qu’un inconfort surgit, tu as une porte de sortie. Une petite échappatoire. Un prétexte. Une blague. Une justification. Une distraction. Un silence glacial. Une colère.

C’est ça, tes sorties de secours relationnelles.

Et si tu décidais de les bloquer ?

🌀 Fuir, c’est humain.

On ne va pas se mentir : personne n’aime se sentir vulnérable. Montrer ses doutes, ses failles, ses incohérences, c’est flippant. Alors, on développe des mécanismes de défense pour ne pas avoir à faire face.

  • Tu changes de sujet.
  • Tu fais une vanne.
  • Tu t’énerves.
  • Tu t’éclipses intérieurement.
  • Tu “rationalises” ton comportement.
  • Tu dis que “ce n’est pas si grave”.

Ces exits, comme les appelle le thérapeute Assael Romanelli, sont autant de moyens de ne pas te confronter à ce qui fait mal. À ce qui gratte. À ce qui pourrait, pourtant, te transformer.

Mais à force de fuir… tu t’enfermes.

🌱 Grandir, c’est rester.

Lorsque tu bloques tes sorties, tu restes dans la pièce. Tu fais face. Tu regardes ce qui se passe en toi, sans détour.

Et là, quelque chose de rare peut arriver : tu t’ouvres à toi-même.

Tu deviens entier. Cohérent. Présent. Tes relations cessent d’être des scènes de théâtre bien huilées, et deviennent des espaces d’exploration vivante, déroutante, mais profondément nourrissante.

Ce n’est plus une fuite vers l’image. C’est un retour vers toi.

🔒 Comment bloquer tes sorties ?

Tu n’as pas besoin de tout faire d’un coup. Commence petit. Commence vrai. Voici quelques idées pour amorcer ce changement :

  1. Remarque quand tu fuis.
    “Tiens, je viens de changer de sujet. Pourquoi ? Qu’est-ce que je ne veux pas sentir, dire ou entendre ?”
  2. Parle de ta fuite.
    “Là, je crois que je suis en train de me planquer. Ça me fait peur d’en parler.”
  3. Invite ton partenaire à être ton miroir bienveillant.
    “Si tu me vois fuir ou me fermer, dis-le-moi. Mais en douceur, hein…”
  4. Apprends à recevoir le feedback sans te défendre.
    Ce moment où on te dit quelque chose de vrai, qui pique. Respire. Laisse atterrir.
  5. Transforme la relation en terrain de jeu évolutif.
    Et si vous jouiez à “reprendre la scène” ? Version 2, avec plus de présence, plus de vérité.
  6. Célèbre chaque moment de lucidité.
    Même si c’est inconfortable. Même si tu as l’impression de tomber le masque. C’est un cadeau.

🔥 De la superficialité à la vitalité

Quand tu bloques tes exits, tu cesses de jouer à l’équilibriste. Tu n’essaies plus d’avoir raison, d’avoir l’air fort, ou de contrôler la perception de l’autre.

Tu deviens… toi. Avec tout ce que ça comporte : fragilité, profondeur, spontanéité, incohérence, sincérité.

Et dans cette présence crue, quelque chose de rare s’installe : une relation vivante. Vibrante. En perpétuelle évolution.

🎁 L’intimité, c’est du courage.

Bloquer ses sorties, ce n’est pas devenir un saint. C’est devenir vulnérable avec conscience. Ce n’est pas se forcer, mais s’ouvrir à la possibilité de dire :

“Voici qui je suis, même si j’aimerais parfois être autre chose.”

Et si on décidait ensemble que l’amour, ce n’est pas fuir ce qui fait peur, mais entrer ensemble dans la pièce où ça tremble un peu… et où ça grandit beaucoup ?

Pour rester en lien par mail:

Retour en haut