Dans le couple, la subjectivité est la seule vérité qui compte

« Tu préfères avoir raison ou être en couple ? » — Terry Real

Combien de fois nous sommes-nous enfermés dans des discussions de couple à n’en plus finir, chacun défendant bec et ongles sa version des faits ? On pense parfois qu’avoir raison, c’est essentiel. Et pourtant, cette obsession de la vérité objective nous fait souvent passer à côté de l’essentiel : le lien.

Ce n’est pas la réalité qui blesse, c’est notre ressenti de cette réalité

Dans une relation intime, ce qui compte n’est pas ce qui s’est passé, mais comment cela a été vécu. Deux personnes peuvent assister à la même scène, entendre les mêmes mots, et pourtant en ressortir avec deux expériences radicalement différentes. Et c’est normal. Chacun perçoit le monde à travers ses filtres : son histoire, ses blessures, ses espoirs, ses projections.

Souvenons nous que « La carte n’est pas le territoire. » Nous réagissons moins à la réalité elle-même qu’à notre interprétation de celle-ci.

Alors pourquoi continuer à débattre de « ce qui s’est vraiment passé » ? Et si la vraie question était : Qu’as-tu ressenti ? Qu’est-ce que cela a réveillé en toi ?


Passer d’une relation « objective » à une relation « subjective »

Une relation adulte et épanouie ne cherche pas à imposer une version unique de la vérité. Elle cultive un espace où deux réalités peuvent coexister. Voici quelques clés pour opérer ce changement :

1. Choisir de croire que le ressenti prime sur le fait

Ce ne sont pas les détails concrets qui nourrissent l’intimité, mais les émotions, les valeurs, les besoins partagés. Accepter cela, c’est reconnaître que ce qui importe, ce n’est pas quand ou comment, mais ce que cela a provoqué en moi et en toi.

2. Oser la vulnérabilité

Quand une dispute éclate, plutôt que de chercher à prouver qu’on a raison, on peut descendre d’un cran, et dire :
« Je comprends que tu l’aies vécu comme ça. Moi, de mon côté, je l’ai ressenti différemment. »

Cela ne veut pas dire se soumettre, mais ouvrir un espace de dialogue sincère.

3. Accepter de ne pas tomber d’accord

Parfois, il n’y aura pas de version commune des faits. Et ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est la capacité à rester en lien, même au cœur du désaccord.

4. Identifier le besoin derrière les mots

Sous chaque discussion factuelle se cache souvent un besoin affectif non formulé. Un besoin de reconnaissance, de sécurité, d’écoute, de partage…
Alors : Qu’est-ce que je cherche vraiment à dire ? Et qu’est-ce que mon ou ma partenaire essaie de me dire au fond ?

5. Explorer le sens plus profond du conflit

Derrière les disputes les plus banales (sur les courses, la vaisselle ou les vacances), il y a souvent des enjeux symboliques : le besoin d’être vu, de se sentir aimé, valorisé, soutenu, libre…
Chaque désaccord est une opportunité d’aller voir ce qui se joue à un niveau émotionnel ou même archétypal.


En conclusion : choisir le lien plutôt que la victoire

Une relation vivante et nourrissante ne repose pas sur la vérité objective. Elle repose sur notre capacité à accueillir deux subjectivités différentes, à écouter ce qui est vivant chez l’autre sans chercher à le corriger.

Et si, la prochaine fois, au lieu de dire « Ce n’est pas ce que j’ai dit ! », vous disiez « Qu’est-ce que ça t’a fait entendre ? »

La différence peut tout changer.

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